
Au départ de cette série, un fond d’archives radiophoniques de l’époque coloniale. Qu’est-ce que ces traces du début du 20ᵉ siècle racontent de la relation du Maghreb à la France ?
La radio du passé dans les pays du Maghreb constitue un monde disparu, paysage invisible qui n’a pas été enregistré. Pourtant, le départ de cette série est la découverte du fond d’archives radiophoniques de l’époque coloniale dans les archives françaises. Au sortir de la colonisation, une partie des archives de ces pays, qu'ils s'agissent d'œuvres d'arts, d'archives sonores et administratives, se sont retrouvées en France laissant un néant dans la mémoire collective de cette région. Arthur Asseraf explique : « les autorités françaises considèrent que ce sont eux qui ont produit ces émissions et donc les archives leur appartiennent. Et ça, ça fait partie d'un problème plus large. Il y a un grand débat entre les autorités françaises et algériennes autour de à qui appartiennent ces archives ? Parce que l'État français va dire, mais en fait, c'est nous qui étions l'autorité, donc c'est nous qui avons créé ces archives. Donc, elles et les Algériens disent, elles nous reviennent parce qu'on était sous occupation ». Cette histoire est aussi celle de l’absence d'archives nationales, qui à différentes échelles s'accompagnent d'une absence d'images du passé. Dans le débat houleux sur la restitution des archives et des œuvres d'art, les archives sonores semblent être oubliées. Alors pour raconter la mémoire intime de la radio au Maghreb, nous nous interrogeons sur ce qui reste d’archives et sur les enjeux politiques qui en découlent.
Avec :
- Arthur Asseraf, historien
- Abdelazziz Kacem, ancien directeur de la radiotélévision tunisienne
- Daho Djerbal, historien
- Sylvie Thénault, historienne
- Kmar Bendana, historienne
Un documentaire de Hajer Ben Boubaker , réalisé par Thomas Dutter
L'équipe
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