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Un tout nouveau prix de contrebasse voit le jour en France

Le Prix David Ostromooukhov, organisé pour sa première édition à Lyon, a mis en lumière trois trios
Le Prix David Ostromooukhov, organisé pour sa première édition à Lyon, a mis en lumière trois trios

Le Prix David Ostromooukhov, organisé pour sa première édition à Lyon, a mis en lumière trois trios de jazz. Un concours qui est avant tout une soirée d’hommage à un jeune contrebassiste disparu il y a un peu plus de dix ans. Unique en France, ce nouveau prix récompense un jeune musicien de jazz.

C'est dans le plus ancien club de jazz d'Europe, encore en activité, le Hot-Club de Lyon, en plein centre de la ville, que cette soirée était organisée. Imaginé depuis des années par la maman de David Ostromooukhov, jeune contrebassiste disparu il y a dix ans des suites d'une maladie, cet événement était plus qu'un concours. Pour Sylvie Fresco, la mère du musicien, aujourd’hui présidente de l’association Les Nouveaux fabulistes, il s'agissait de rendre hommage et faire vivre la mémoire musicale de son fils. Face à un public d'amis, de proches de la famille, et amateurs de jazz.

« Pour qu'il y ait du sens, je devais créer un concours qui lui ressemble, explique Sylvie Fresco, qui a imaginé cette soirée dès 2018. Donc, j'ai voulu mettre en avant les contrebassistes. Déjà parce que c'était l'instrument de David. Mais aussi parce que je trouve que les contrebassistes ne sont pas toujours assez mis en avant. A part, bien sûr, notre parrain, Avishai Cohen qui, lui, a mis véritablement la contrebasse au centre de la scène. Notre concours s'adresse aux jeunes, car David est décédé à 23 ans. Pour moi, il  fallait qu'on continue la route sans lui, mais avec des jeunes qui étaient créatifs, et musiciens comme lui. »

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Une mise en valeur inédite

« C'est un instrument très important dans beaucoup de formules de jazz, notamment dans le trio, poursuit le jeune directeur artistique. Là, le contrebassiste a une part très importante. Malheureusement, ce sont parfois des instruments qui ne sont pas aussi valorisés que d'autres. Donc si un concours comme celui-ci peut permettre de mettre en avant la contrebasse et le contrebassiste, moi je trouve que c'est super. »

« Avec la création de ce type de concours, ce sera peut-être l'occasion de dire haut et fort que les contrebassistes eux aussi peuvent avoir des places leaders dans des formations de jazz. » - Benjamin Tanguy, directeur artistique du festival Jazz à Vienne

Pour le public aussi, c’est une découverte. Car la soirée, bien rythmée par des morceaux jazz mettant en avant les trois musiciens de chaque groupe (composés comme suit : contrebasse, piano et batterie ; ou contrebasse, saxophone et batterie), permet à certains moment, lors des solos, de se focaliser sur le contrebassiste. « Comme c'est un instrument qui est souvent en retrait, c'est assez étonnant qu'on en fasse un concours, souffle Yann, un spectateur au  fond de la petite salle, située dans une ancienne cave à grains. Et en même temps, ça permet de mettre en lumière ce très bel instrument ! »

La jeunesse face à un tremplin de carrière

Et puisqu'il faut tout de même élire un vainqueur, Julien Marga, guitariste de jazz et membre du jury, a griffonné durant tout le concert des notes et des commentaires sur chacun des groupes, avant la délibération. Même s’il n’y a pas de critères formellement établis, Benjamin Tanguy a indiqué sur quoi il allait prêter son attention : « la technique, mais pas que. Il y a aussi l'accompagnement, le jeu avec les autres musiciens, la prestance sur scène, l'interaction avec le public, et évidemment si le contrebassiste est responsable de la composition de certains morceaux, l'écriture musicale sera aussi remarquée. C'est plein de critères que nous devons tous discuter ensemble. »

Un ticket d’entrée pour Jazz à Vienne

A la fin, c'est le groupe de Jim Monneau qui l'emporte. Avec ses inspirations qu'il puise chez Charles Mingus, le jeune Toulousain a séduit le jury et le public. « Charles Mingus, c'était vraiment le leader, s’enthousiasme Jim Monneau, à la sortie de la scène. C'est lui qui tranchait chaque choix pour son groupe, qui défendait sa musique. En soi, suivre son chemin m'a semblé naturel. Cela m'a beaucoup inspiré, même si je garde une part de réflexion personnelle pour gérer ce lead et faire mes choix. Dans le jazz, on a tous accès à ce rôle de leader. »

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Avec ce prix, il gagne son ticket d'entrée pour se produire sur la scène de Jazz à Vienne l'été prochain. Un véritable tremplin vient de se créer. Alors pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? La famille et les amis de David Ostromooukhov imaginent déjà de nouvelles éditions de cet unique concours de contrebasse.

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