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Le théorbiste et luthiste Pascal Monteilhet est décédé

Le théorbiste et luthiste Pascal Monteilhet est décédé ce mercredi 23 août.
Le théorbiste et luthiste Pascal Monteilhet est décédé ce mercredi 23 août.

Pascal Monteilhet, théorbiste et luthiste et grande figure de la scène baroque française des années 1980 et 1990, nous a quittés hier soir. Il avait 67 ans.

France Musique apprend avec tristesse le décès du théorbiste et luthiste français Pascal Monteilhet, d’une crise cardiaque soudaine, annonce sa filleule, la chanteuse lyrique Jeanne Monteilhet.

Musicien au cœur de la scène baroque française, sa discographie comprend les œuvres de Vivaldi, Couperin, Charpentier Alessandro Scarlatti, Stradella, Robert de Visée, François Dufaut, Jacques Gallot, Alessandro Piccinini mais aussi les suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach, à la grande surprise de la critique musicale de l'époque.

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« Pour moi c'était un grand excentrique, quelqu'un tout à fait hors normes, mais excentrique dans le sens qu'il n'était pas sur le centre, ce n'est pas du tout péjoratif. C'était surtout quelqu'un extrêmement doué au luth, et surtout en solo, c'était vraiment quelque chose d'assez bouleversant de l'écouter jouer. Heureusement il a fait des disques, donc on peut encore l'écouter aujourd'hui », raconte le claveciniste et chef d'orchestre français Christophe Rousset.

Né en 1955, Pascal Monteilhet se perfectionne au luth auprès d’Eugen M. Dombois et Hopkinson Smith à la Schola Cantorum de Bâle. Il est diplômé en 1982, et devient alors le premier luthiste français diplômé de la prestigieuse institution. Alors que sa carrière semble déjà lancée et confirmée, il décide de s’arrêter en 1983 pendant deux ans pour partir voyager dans le Pacifique.

En parallèle à se vie de concertiste, Pascal Monteilhet crée en 1991 une classe de luth au Conservatoire National de Région (aujourd'hui le Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris) puis une classe au Conservatoire National de Région Supérieur de Musique en 1994.

À réécouter

59 min

Dès son retour en France en 1984, il est convoité par les plus grands chefs de la scène baroque française, dont Fabio Biondi, Christophe Coin, Gérard Lesne, Marc Minkowski, Philippe Pierlot et Christophe Rousset. En 1985, il devient membre permanent de l’ensemble Il Seminario Musicale dès sa création en 1985 sous l’égide de Gérard Lesne. L’ensemble regroupe alors le fleuron des musiciens baroques de l’époque. Il fonde ensuite en 1995 son propre ensemble musical, Les Libertins, et contribue en 1996 à la création l'ensemble Les Basses Réunies notamment aux côtés de Blandine Rannou, Richard Myron et Bruno Cocset.

Perfectionniste, passionné et passionnel, Pascal Monteilhet vie son art jusqu’au bout. Il choisit même de subir une chirurgie de la pulpe des doigts afin d’obtenir un meilleur son avec son instrument. Puis, au cours des années 2000, il arrête définitivement la musique. Décision radicale, il décide même de se séparer de ses instruments en les donnant au théorbiste Benjamin Perrot.

« Il a toujours eu des gestes très forts, un en particulier dont on en pense ce qu’on veut : à l’époque où il a arrêté le théorbe et le luth, il a taggé le Ministère de la Culture en écrivant ‘un jour le luth sera vainqueur !’ », raconte Jeanne Monteilhet.

À réécouter

59 min

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