
Depuis son arrivée place Beauvau, le ministre de l’Intérieur communique beaucoup sur la lutte contre les trafics de drogue et leurs conséquences parfois dramatiques. Il prépare d'ailleurs une campagne pour "responsabiliser" les consommateurs de drogue, de manière assez brutale.
Ce mardi, les sénateurs ont voté à l’unanimité la proposition de loi contre le narcotrafic, portée par Bruno Retailleau, un dossier sur lequel il communique tous azimuts. Expliquant notamment qu'en 2023, on a recensé en France 315 homicides liés au narcotrafic, soit 60% de plus que l’année précédente. Depuis l’automne, le ministère de l’Intérieur prépare également une campagne de communication à l'intention des consommateurs de drogue, qu'il accuse d'être indirectement responsables de ces morts. Un clip très cash qui sera diffusé ce week-end.
Une soirée qui bat son plein dans un appartement, une femme qui s’allume un joint, un sachet d’ecstasy qui circule, et enfin une ligne de cocaïne, qui soudain s'enflamme. Le feu semble rapidement embraser toute la société : là, un lampadaire prend feu, ici une voiture est calcinée, on aperçoit même un lapin en peluche incendié.
Une campagne à 2 millions d'euros, financée par... les saisies de drogues
La nouvelle campagne du ministère de l’Intérieur contre les drogues illégales veut marquer les esprits avec un message simple (ou simpliste, diraient certains) : "Chaque jour des personnes payent le prix de la drogue que vous achetez." Ou comment décliner en 30 secondes et quelques images fortes l’élément de langage martelé par Bruno Retailleau cet automne : "Un joint, il a le goût des larmes, il a le goût du sang."
"L’idée c’est de rompre avec la culture récréative du petit joint", résume l’entourage du ministre, qui assume une volonté de culpabiliser le consommateur. Il faut dire que ces derniers mois, les faits divers sordides liés au trafic de drogue ont marqué l’opinion : comme cet enfant de cinq ans, gravement blessé par balles près de Rennes, et dont le père était lié au narcotrafic.
Un pistolet qui fait feu, au ralenti, et les traces d’une victime au sol : voilà d'ailleurs l’image qui conclut ce clip diffusé à partir de dimanche, à la télévision mais aussi sur Internet et dans les transports. Coût de la campagne : 2 millions d’euros financés, assure le ministère de l'Intérieur, par les saisies de drogues de l’année écoulée.
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- Julien NényJournaliste