Statue de Tacite devant le parlement de Vienne (Autriche) ©Getty - Helmut Meyer zur Capellen
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Né sous Néron, au Ier siècle de notre ère, Tacite dresse de Rome un portrait inquiet. Xavier Darcos rappelle que les réflexions de cet historien sur les passions humaines et les jeux de pouvoir participent à la pérennité de son œuvre.

Avec
  • Xavier Darcos, ancien ministre, membre de l’Académie française et de l’Académie des sciences morales et politiques

Parmi les historiens de l’Antiquité, celui-ci fut-il le plus grand ? Prodigieusement vivant, en tout cas, maintenant encore. Lorsqu’après deux millénaires, on s’interroge sur la pérennité de l’œuvre de Tacite, c’est d’abord pour saluer l’acuité d’un regard. Son art est de restituer les couleurs, souvent très sombres, et les figures, souvent sinistres, de la Rome de son temps. Mais en même temps, chemin faisant, d’épisode en épisode, il propose des réflexions sur les passions humaines et les jeux des pouvoirs qui touchent à l’universel. L’œuvre entière de Tacite baigne dans une inquiétude, parfois une angoisse, sur la fragilité de tout empire et d’abord de celui de Rome, sa patrie. Alors que celle-ci peut paraître à l’acmé de sa puissance, l’auteur met en pleine lumière les défis extérieurs et les déchirements intérieurs, dans une époque où l’ancienne République laisse décidément la place au despotisme le plus brutal. La violence est omniprésente dans ces pages, nourrissant une déploration sous-jacente sur la décadence des mœurs. L’œuvre - la partie au moins qui nous est parvenue - traite du premier siècle de notre ère où l’auteur lui-même s’enracine, une histoire qu’aujourd’hui, nous définirions comme du temps présent, et cette donnée n’est pas sans importance quant à la position intellectuelle et morale de Tacite. Xavier Darcos, universitaire qui a exercé diverses responsabilités publiques importantes, aujourd’hui chancelier de l’Institut de France, est notamment l’auteur d’un précieux Dictionnaire amoureux de la Rome Antique qui dit la prégnance de sa vocation de latiniste. C’est à celle-ci que je vais faire appel pour que nous esquissions ensemble un dialogue avec Tacite. Xavier Darcos, en sous-titrant le livre qu’il vient de publier sur lui : "ses vérités sont les nôtres", s’inscrit exactement dans l’esprit de cette émission.

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ARCHIVES

Description des troubles dans l’Empire, lecture par Evelyne Guimmara dans "Une vie, une œuvre" de Michel Cazenave et Pascale Lismonde, 25 mars 1999.

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La mort de Sénèque, lecture par Henri Virlojeux dans "Panorama" de Michel Bydlowski, 18 avril 1990.

Les Germains, lecture par Jean Negroni dans "Une vie, une œuvre" de Michel Cazenave et Pascale Lismonde, 25 mars 1999.

Néron et les chrétiens, lecture par Henri Virlojeux dans "Panorama" de Michel Bydlowski, 18 avril 1990.

La mort de Messaline, lecture par Roland Auguet dans "Les chemins de la connaissance" de Roland Auguet, 4 janvier 1974.

Noyade d’Agrippine, lecture par Evelyne Guimmara dans "Une vie, une œuvre" de Michel Cazenave et Pascale Lismonde, 25 mars 1999.

À écouter

Antiquité : les femmes et le pouvoir

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58 min

BIBLIOGRAPHIE

Xavier Darcos, Tacite. Ses vérités sont les nôtres, Les Belles Lettres, 2024.

Xavier Darcos, Ovide et la mort, PUF, 2009.

Xavier Darcos, Dictionnaire amoureux de la Rome Antique, Plon, 2011.

Xavier Darcos, Virgile, notre vigie, Fayard, 2017.

Xavier Darcos, Ovide. Désirer, renaître, survivre, Fayard, 2020.

Pierre Grimal, Tacite, Fayard, 1990.

Tacite, Oeuvres complètes, traduites par Pierre Grimal, La Pléiade, 1990.

Hédi Kaddour, La Nuit des orateurs, Gallimard, 2021.

Anne-Claire Michel, La Cour sous l'empereur Claude. Les enjeux d’un lieu de pouvoir, PUR, 2015.

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