Patrick Chauvel, au Nicaragua, en 1979 ©Getty - Matthew Naythons-Gamma Rapho
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Le photoreporter de guerre Patrick Chauvel a pour ainsi dire été biberonné à la guerre. Ses deux parents, Antonia Luciani et Jean-François Chauvel, se sont rencontrés dans la Résistance française; Quand il écoute les récits des amis ou des membres de la famille, Joseph Kessel ou Pierre Schoendorffer

Avec
  • Patrick Chauvel, reporter-photographe de guerre, écrivain et réalisateur de documentaires

Patrick Chauvel dit dans son livre Sky qu’il a eu une « enfance salami : élevé par tranches ». Elevé par ses grands-parents, des amis de la famille, des oncles et tantes, il est passé successivement des résidences luxueuses de l’Ambassade de France aux Etats-Unis, ou à Londres, où son grand-père exerçait comme ambassadeur, aux bancs plus rigides du pensionnat militaire de Jouy-en-Josas. 

A quatre ans, l’enfant Patrick Chauvel se retrouve dans les pages de Paris match, pris en photo avec sa sœur lors de la négociation des accords de Genève mettant fin à la guerre d’Indochine, tandis que son grand-père participait aux négociations aux côtés de Pierre Mendès-France. 

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Je me suis retrouvé à vivre avec des gens qui font l’Histoire.

L’Histoire et les voyages font partie intégrante de la jeunesse du photoreporter en germe, qui rêve de grandes aventures humaines et de danger aux marges du monde. Quand il écoute les récits des amis ou des membres de la famille, Joseph Kessel, Pierre Schoendorffer, Jean Lartéguy ou encore Gilles Caron, il se prend à rêver d’aventures. 

C’étaient des gens qui racontaient bien les histoires. Ces grands personnages avaient le souffle de l’Histoire ça me faisait rêver. Ce qui est important c’est d’incarner les choses. 

Je sentais le souffle de l’Histoire et du romantisme dans chaque personnage. 

De son éducation au Montcel, pensionnat militaire de Jouy-en-Josas, Patrick Chauvel garde une certaine forme de dégoût pour l’autorité. Puis il est placé chez les Jésuites où son surnom d’élève est « Belzébuth ». Là, il apprend à « ne pas lâcher l’affaire. »

Mon grand-père me disait : « Avance ». Je lui disais : « Oui, mais si je me trompe ? ». Il me répondait : « Si tu te trompes, fais-le d’une main sûre, mais avance. »

Avec le soutien des siens, le jeune Patrick Chauvel finit par partir à l’aventure en 1967 en Israël, répondant à un appel à volontaires pour travailler dans les kibboutz. Peu de temps après son arrivée, la Guerre des Six jours éclate. Patrick Chauvel a deux appareils photos en main, il fait le mur et suit pour la première fois les militaires dans les combats. C’est le début de l’aventure, même si toutes les photos qu’il rapporte sont ratées…

J’ai vu mon premier mort, j’ai vu l’énergie, le romantisme, la passion des soldats israéliens. J’ai aussi vu la détresse dans le regard des Palestiniens. Cette volonté des deux côtés m’a impressionné. Chaque soldat est un livre. Je me suis dit qu’il n’y avait pas d’autre métier possible que photographe.

Je me suis dit « il n’y a pas d’autre métier possible », quel que soit le moyen. Je m’en foutais de la photo. Il faut que je trouve une excuse pour être là, alors c’est ou le stylo, ou la photo.

Une série produite par Antoine Beauchamp, réalisée par Yvon Croizier. Prise de son : Georges Thô. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner.

Liens

Bibliographie

  • Patrick Chauvel, Ceux du nord. 140 photos inédites des photoreporters du Nord-Viêtnam entre 1996 et 1975, Les Arènes, Fondation Patrick Chauvel, 2014.
  • Patrick Chauvel, Rapporteur de guerre, Éditions J’ai lu, 2003.
  • Patrick Chauvel, Sky. L’histoire d’une amitié, de l’enfer du Vietnam aux terres Chiricahuas, Éditions J’ai lu, 2005.
  • Patrick Chauvel, Les Pompes de Ricardo Jesus, éditions Kero, 2012.

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