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"Le Temps", nouveau titre contemplatif de Naïssam Jalal

Naïssam Jalal - Photo d' Alexandre Lacombe
Naïssam Jalal - Photo d' Alexandre Lacombe

La flûtiste révèle la force spirituelle qui la lie aux autres dans "Quest of the Invisible", son lumineux double-album qui sort le 1er mars.

La Franco-Syrienne Naïssam Jalal est l’une des précieuses jeunes musiciennes de la scène improvisée française. Loin des formatages, elle invente ses propres codes. Sa musique se nourrit de jazz modal, de musique arabe classique, orientale, de musique arabe du Maghreb et de la dimension méditative des musiques indiennes. On y trouve aussi des influences d'Afrique de l'Ouest et des superpositions rythmiques très complexes empruntées au jazz moderne américain.

Les compositions de Naïssam Jalal expriment depuis toujours son désarroi ou sa colère face à la folie du monde. Si elles sont souvent son combat pour résister à tous les fanatismes religieux et au repli sécuritaire, elles reflètent dans son nouvel opus, son désir de se recentrer sur le vide, le silence. "La musique, dit-elle, est le seul art invisible par nature. Elle entretient une relation particulière avec le temps : comme la vie, elle est éternellement éphémère, un moyen privilégié pour communiquer avec l'invisible. " La magie est là, l'invisible devient palpable, le trio flûte/piano/contrebasse nous hisse de la rêverie à la transe, comme en témoigne Le Temps,  un premier titre à découvrir ici en avant-première : "Il exprime la dimension contemplative du temps, confie la flûtiste-vocaliste, la dimension angoissante du temps qui file, de la fin qui se rapproche et celle aussi positive, de se sentir grandir, se connaitre et s'accepter un peu mieux chaque jour " :

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Dans le royaume de la surconsommation, "de l'avoir au lieu de l'être ", dit-elle, il est question ici de chercher l'essentiel. Le répertoire de Quest of the Invisible  s'est construit sur deux résidences, à Banlieues bleues et au Festival Jazz au fil de l’Oise avec de merveilleux musiciens. Ils ont parfaitement et intimement intégré le propos de Naïssam Jalal pour qui la profondeur du son, l'intensité de l'expression, son dépouillement et la sensibilité sont des qualités indispensables quand on relève le défi de jouer autour du silence.

"Claude Tchamitchian possède à mon avis le plus beau son de contrebasse que j'ai pu entendre de mes oreilles vivantes et Leonardo Montana possède une sensibilité extraordinaire ". Le trio est rejoint sur le deuxième album (et parfois sur scène) par le percussionniste Hamid Drake (au daf). Avec eux on explore les profondeurs de l’esprit et du silence :

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Née à Paris de parents syriens, Naïssam Jalal s’est construite dans le bain des rencontres humaines et artistiques. Après le conservatoire, elle est partie au Grand Institut de Musique arabe de Damas pour étudier le nay, (flûte en bambou), puis au Caire pour enrichir son jeu auprès du maître violoniste Abdu Dagher ou encore du pianiste Fathi Salama.

De retour en France elle explore tout autant les traditions que les terrains inconnus. Elle côtoie les oudistes Hazem Shaheen et Khaled Aljaramani, le contrebassiste Hubert Dupont, Nelson Veras, Tony Allen, Fatoumata Diawara, Aziz Sahmaoui, Mike Ladd… En 2011, au début de la répression de la révolution syrienne, elle fonde son fameux quintet cosmopolite *Rhythms of Resistance * avec qui elle enregistre Osloob Hayati  mis en lumière par FIP et Almot Wala Almazala.  Parmi ses récents projets, citons El Akhareen  (Les autres), une formation montée avec le rappeur, chanteur et beatboxer palestinien Osloob avec qui elle cultive une musique puissante et profonde qui met en lumière la question de l’altérité.

Naïssam jalal - Photo d'Alexandre Lacombe
Naïssam jalal - Photo d'Alexandre Lacombe
© Autre

Toujours assoiffée de rencontres et d’échanges, Naïssam Jalal lance les passerelles de ses espérances. Tantôt impétueuse, tantôt méditative, elle se donne corps et âme à sa musique et son expression respire la liberté. Frissons garantis pour Quest of the Invisible  dont la sortie sur le label Les couleurs du son est prévue le 1er mars.

En concert : le 28 mars au Café de la Danse (Paris)

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