En écoute : l'album "Breaking The Thermometer" de Leyla McCalla

La chanteuse et poète folk publie un album-concept ambitieux, un voyage folk militant à travers un demi-siècle de troubles raciaux, sociaux et politiques.
Quatre ans après avoir conspué le climat sociopolitique et les effets du capitalisme aux États-Unis sur son album The Capitalist Blues, la multi-instrumentiste et chanteuse folk de Louisiane s'est à nouveau plongée dans ses racines multiculturelles héritées de ses parents émigrants et d'activistes haïtiens sur un quatrième projet intitulé Breaking The Thermometer, en référence aux mots du journaliste haïtien Jean Dominique assassiné à Port-au-Prince en 2010 « Casser le thermomètre ne fera pas baisser la fièvre ».
Né d'un projet de théâtre multidisciplinaire commandé par l'Université Duke, qui a acquis les archives complètes de Radio Haïti en 2016, l'album de Leyla McCalla combine des compositions originales et des airs traditionnels haïtiens avec des émissions historiques et des interviews contemporaines pour forger un voyage sonore immersif à travers un demi-siècle de troubles raciaux, sociaux et politiques et un conte folk poétique autour de la notion de démocratie et de liberté d'expression.
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Telle une ethnomusicologue, l'auteure ajoute parfois les sons de la vie quotidienne sur l'île d'Haïti à son travail ambitieux comme pour mieux réactualiser cet immense témoignage d'un passé militant de cette radio et de ces journalistes qui diffusaient, en créole haïtien, la voix du peuple tout en risquant leur vie. Alternant douceur folk et titres rageurs, Leyla McCalla chante, déclame sur des rythmes afro-caribéens sa poésie militante qui vous bouleverse autant qu'elle vous charme.
Son violoncelle, son banjo ténor et sa guitare nous guident dans ce récit au travail mélodique riche et sophistiqué accompagné par les percussions de Shawn Myers, la basse de Pete Olynciw, le tanbou de Jeff Pierre et les guitares de Nahum Johnson Zdybel ainsi que la voix d'une autre poète folk d'origine haïtienne, Mélissa Laveaux, sur le titre Pouki. Un album qui débute et se clôt par le ressac de vagues, allégorie douce-amère de cette histoire sans fin de l'injustice et de l'oppression.
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« Haïti a été la première nation noire indépendante de l'hémisphère occidental. Son existence même était et reste une menace pour la puissance coloniale. En même temps, cela symbolise beaucoup l'injustice et l'oppression dans le monde. Quand on parle de Black Lives Matter, Haïti en est une grande partie » explique l'artiste qui depuis ses débuts avec le groupe Carolina Chocolate Drops, ou plus tard avec le supergroupe féminin Our Native Daughters, est entièrement dévouée à éclairer les racines noires de la culture américaine.
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Références